Les chats Snowshoes

Les chats Snowshoes
Petite Reine Cho-Chen

jeudi 26 février 2015

Petits anges...


Jewel embrassant sa sœur Jalna sous le regard de Jonas
Il y a des périodes de vie où l'on se demande quelle mauvaise action est en train de vous revenir en pleine figure et où le train semble dérailler avec aisance, beaucoup trop d'aisance...
Le décès de Jewel avait frappé ses maitres Alain et Monique droit au cœur, mais avait fait des dommages collatéraux car j'ai ressenti cette perte comme un coup de poignard et vécu mon impuissance à les aider comme un échec...
Jalna à Noël
Pour autant, nous n'étions pas au bout de nos peines car deux semaines après, Jalna tombait malade à son tour, avec par contre, les symptômes d'une PIF humide dès le départ et nous quittait 3 jours plus tard, âgée de 6 mois seulement..
En retournant le problème dans tous les sens avec l'aide de mon vétérinaire (à qui je tire mon chapeau bien bas en reconnaissance de son soutien sans faille à mon moral en pleine spéléologie, mais aussi pour toutes les recherches qu'il a effectué sur son temps libre -pas gras, le temps libre vu les horaires qu'il a à la clinique!- pour trouver un moyen de contrôler les coronavirus à l'origine de la PIF)
J'ai bien sur, observé avec le détachement maximum possible, chacun de mes chats, dressant une liste des éventuels soucis de santé qu'ils auraient pu avoir et pouvant avoir un lien avec des coronavirus, depuis leur arrivée chez moi par voie d'importation ou de naissance... Le souci est que justement, il n'y en a pas et que tous les Snowshoes qui vivent à la maison en famille sont en pleine forme !
Jonas les yeux verts du lutin
Par principe, j'ai écarté ceux de mes chats qui vivent isolés (car soit reproducteur comme Teddy, âgés ou peu sociables) ne partagent rien avec les autres, ni léchouilles, ni gamelles ni litières et je me lave les mains après les avoir soignés (réflex professionnel) Il reste donc, qui partagent câlins, léchouilles, coussins et litières : Cho-Chen, (que j'avais fait tester aux coronavirus par curiosité il y a quelques temps et qui était négative), son fils Harry, Vanda et le petit "leprechaun" Jonas (aux yeux verts) que mon mari a souhaité garder.
Vanda est arrivée d'Italie en octobre 2013 et a déclaré dans la foulée un coryza, de forme atténuée, car ayant été vaccinée. La méthode de vaccination italienne est différente du protocole français et en effectuant la primo-vaccination à 2 mois suivie du rappel 15 jours après, (et non 1 mois après comme en France) il y a un risque que le chaton, encore sous la protection des anticorps maternels ne prenne pas totalement le vaccin... Ceci ajouté à l'air conditionné de l'avion, cela n'a pas loupé! Nous l’avions fort heureusement installée dans la chatterie de quarantaine, chauffée à bloc! A l'issue de 10 jours de quarantaine et quelques antibiotiques plus tard, elle était guérie, Mon veto a préféré la revacciner pour renforcer son immunité (et là, elle s'avère allergique à l'un des composants du vaccin = œdème de Quinck, en urgence, sous cortisone!)
Ma jolie Vanda del Doge
Mais pourtant, si le coryza, ni l’œdème de Quinck n'ont rien a voir avec les coronavirus, par contre, si elle était porteuse, même faiblement, de coronavirus via sa mère, le stress causé par son coryza + son épisode allergique ont pu déclencher une montée du taux de ces coronavirus, la rendant plus contagieuse aux autres chats de la maisonnée...

Mais là encore, entre 75 et 85% des chats sont naturellement porteurs de coronavirus, pendant certaines périodes, voir toute leur vie, sans pour cela nécessairement déclencher la terrible mutation en PIF!!!
La plus part meurent de vieillesse ou de cancer...
La transmission est de type "oro-fécale", cela veut dire que cela se transmet par les fèces (crottes) dans les litières communes et par le léchage. Empêcher des Snowshoes de se lécher mutuellement est une utopie, à moins de les isoler les uns des autres...
Il faut un facteur déclencheur pour allumer la mèche de la mutation et dans 90% des cas, ce facteur est le stress.
C'est une des raisons pour laquelle les chatons sont les plus touchés par
Jewel  en pleine séance câlin
la mutation d'un coronavirus, car la séparation du foyer où ils sont nés, même en arrivant chez des maîtres aimants et calmes comme Alain et Monique peut s'avérer fatale sur un sujet sensible et sans doute Jewel l'était plus que sa sœur car elle a déclaré la forme sèche de la maladie (troubles psychomoteurs, atteinte nerveuse et oculaire, fièvre) à 4 semaines de la séparation avec sa mère.
Jalna visite Paris !
Quand à Jalna, qui déclare sa forme humide de PIF (épanchement abdominal, vomissement et fièvre) au terme de 7 semaines de sa séparation du foyer maternel, mon sentiment est qu'elle n'aurait jamais déclaré la mutation virale fatale si  les choix de la vie imposée par son maître avaient été plus raisonnables. La multiplication des situations de stress imposées au chaton de 5 mois ont certainement pesé très lourd dans sa capacité à y résister... Mais ce n'est peut-être qu'une intuition erronée? Va savoir!
Pourtant, la présence de coronavirus n'est pas nécessairement une fatalité car en effet, et souvent, les chats excrètent les coronavirus et s'en débarrassent... Ils peuvent par contre en rattraper si à un moment où leur système est immunodéprimé (sous l’effet d'un stress, ou d'une maladie bénigne) ils sont en contact avec soit un autre chat porteur ou, si leur maître rapporte sur ses mains les particules salivaires collectées en caressant un autre chat extérieur à la maison (surtout quand votre chat est seul occupant des lieux, et où son système n'a pas l'occasion de se confronter régulièrement aux coronavirus)...
C'est l'une des raison pour lesquelles, en expo féline, je ne laisse jamais les chats être caressés par le public, et quand je laisse un maître potentiel le faire, c'est uniquement après s'être désinfecté les mains au gel hydro-alcoolique...
Mes chatteries sont conçues pour que les chats ne puissent pas être caressées par un visiteur de passage, ni léché par un chat divaguant (plutôt rare en Sologne du fait de la haine de certains chasseurs ne supportant pas la concurrence de prédateurs tels le chat, qui n'hésitent pas, en dépit de la loi, à les supprimer purement et simplement!) sans compter qu'en stage de fauconnerie, je parque soigneusement mes chats hors de portée des serres de mes oiseaux de proie et des mains de mes stagiaires!!! (cela semble évident, non?)  Voilà qui supprime donc toute "importation" involontaire de coronavirus par ce biais comme l'a perfidement suggéré le maître de Jalna...
Quoi qu'il en soit, quand une catastrophe arrive, j'aime bien comprendre "pourquoi" et "comment"! Mon vétérinaire a donc prévu avec l'aide du laboratoire IDDEX de tester au moins Vanda (en fait, je les fais tous tester) une fois par mois, sur un délai de 6 mois pour voir l'évolution des coronavirus qu'elle  pourrait éventuellement porter.
Si le taux est constant et relativement élevé, la décision sera sans appel, elle sera stérilisée et mise à l'écart de ceux non porteurs de ma famille snowshoe.
Vanda, ma beauté!
Si le taux est fluctuant, cela veut dire qu'elle pourrait, à terme, se débarrasser des coronavirus et devenir apte à élever de nouveaux chatons. Il suffirait de cibler la période où elle en est débarrassée pour l'isoler des autres porteurs éventuels, elle ne se re-contaminerait pas toute seule!
Si par chance elle n'est pas porteuse, peut-être qu'un jour, je recommencerai l'élevage avec cette magnifique demoiselle...
Il faudra qu'elle soit testée aux coronavirus avant la fécondation et qu'elle demeure isolée des autres chats pour non seulement la gestation, mais aussi l'élevage des chatons jusqu'à leur départ... Triste vie pour le sociable Snowshoe... Mais indispensable pour que ce drame ne se reproduise pas!
J'ai vraiment eu envie de tout arrêter, mais les nombreux messages de soutien et d'encouragement de mes consœurs éleveuses de par le monde, via le réseau Facebook ou par mail et téléphone m'ont redonné l'espoir qu'un jour, je continuerai. Peut être pas avec Vanda, mais avec une autre femelle que je ferai tester avant de l'incorporer à ma maisonnée, (ce que je n'ai pas fait pour Vanda, tellement heureuse de la chance d'avoir pu acquérir une aussi belle Snowshoe! Surtout après le drame qui avait conduit à la stérilisation en urgence de Cho-Chen, la fondatrice de mon élevage...) ou que je maintiendrai isolée de cette maisonnée si mes chats étaient porteurs permanents...